Paterson, poétique et hypnotique

Publié le par Manu

Paterson, poétique et hypnotique

Paterson vit dans la ville de Paterson. Jusqu'ici, tout est presque normal. Paterson est chauffeur de bus, il a un rythme de vie tout ce qu'il y a de plus normal. Paterson a une petite amie très prolifique, qui aime le noir et le blanc, les ronds, les cercles et surtout son chien. A ces heures perdues, Paterson prends le temps d'écrire. De la poésie, des poèmes de tous les jours, sur la vie en général, l'amour ...mais comment poser les mots sur certaines choses de la vie ? Comment commencer un poème, rendre la beauté aux mots, ceux que l'on vit, que l'on suit … trouver les justes mots.

Et les mots justes, Jim Jarmusch semble les avoir trouvé pour réaliser ce film. Du début jusqu'à la dernière scène, Paterson joué par le saisissant Adam Driver, nous transporte dans son monde très personnel, presque banal mais en y regardant de plus près, ce personnage n'a rien en commun avec les autres personnages du film, ni même dans la vraie vie … un Paterson dans notre vraie vie serait un artiste qui s'ignore un peu, un créateur qui part de rien pour trouver La chose subtile et délicate, fragile et éphémère … la poésie n'est-elle pas éphémère ? La poésie n'est-elle pas présente dans chaque épisode de notre vie, au coin de notre rue, dans le bus qui nous transporte jusqu'au bout de la rue ? Où encore dans notre vie personnelle, passionnelle ...La poésie parfois simple et passive, passionnée et informelle semble être une réserve pour certain d’entre-nous. Paterson n'écrit-il pas parfois à son bureau qui ressemble à s'y méprendre à une « réserve », un bric à brac caché au sous-sol ? Ne se réserve t-il pas un banc au jardin public de temps à autre pour méditer, écrire …

Ce qui m'a intéressé dans ce film, c'est bien entendu le côté 'poétique', un poète qui se cherche et qui s'essaie aux mots, mais aussi la poésie du film, la langueur de certaines scènes, le caractère calme, presque serein du film, les dialogues pas trop longs, tout est dans le jeu des acteurs, les regards. Peut-être que certains trouveront ce film long, j'ai envie de dire que c'est le temps qui fait la poésie, c'est le temps mesuré et recherché.

Ce film est sublime, sublimement poétique !

 

Trailer
William Carlos Williams, dont le film s'inspire

Paterson, poétique et hypnotique

Publié dans Let the camera roll, Art

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