7ème jour
J'ouvre les volets, il est 7h42, il fait gris et la ville reste confinée, comme morte. Tous mes voisins ont leurs volets fermés, comme s'ils ne voulaient voir personne à cette heure si matinale. Moi je n'ai pas le choix, mes douleurs se chargent de mon réveil.
J'ai glissé la main le long de ma poitrine, appuyé sur la zone entre les côtés : une violente quinte de toux s'est échappée de mes poumons, comme asphyxiés par je ne sais quels maux. Mes côtes me font mal, mon dos se contorsionne pour échapper au vacarme de mon corps. Combien de temps cela va t-il durer ?
Le Doliprane danse dans l'eau ; de fines bulles s'échappent du petit rond blanc. J'ai l'impression de secouer une boule à neige, c'est si joli, cela fait des pssssst à n'en plus finir, j'aime ce bruit. Ce petit rond blanc est maintenant mon seul salut, alors je n'ai d'autre solution que de l'aimer et de compter le nombre de ces petits cachets restants. Un pour aujourd'hui, un autre pour ce soir, peut être un pour demain, si seulement …
Cette nuit, j'ai rêvé que nous étions dans un champs de primevères bleues, aussi bleues que le fleuve jouxtant ce tapis de fleurs. Et il pleuvait de la cendre de brume.
Danses, danses petite pastille,
Dans les profondeurs de mon cœur.
Souffle court et âme étanche.