Ivresse

Publié le par Manu

Ivresse

Le regard pendu au plafond, les mains éternellement liées au vide, je redécouvrais cette pièce. Il était 14h30, que pouvais-je bien faire, seule ? Je regardais passer les nuages, une famille de nuages puis deux, un roulement d'oiseaux en pleine volée, le cœur lourd. Plein de brume. J'implorai les fantômes d'autrefois, sans état d'âme, j'aurai voulu les revoir, rien qu'une fois et puis … je me suis dis que cela ne servirait à rien. Ma quête était ailleurs. Peut-être au delà des songes, quand la nuit ne tombe jamais dans le vide, quand le regard s'arrête sur un bout de tapisserie. Indigo, fluo, détouré et embué. Mes mains m'ont conduit vers une musique, celle qui donne envie de bouger son corps, pleurer à chaudes larmes parce qu'on est là, bien vivants. Les autres, nous regardent. Ils se disent qu'on est bien fous, dans cet ailleurs, derrière nos murs de béton, nos fenêtres sales. Radiés du soleil, irradiés de notes. Le rien m'entoure, le rien m'ignore et je n'en ai que faire. Je danse. De jour comme de nuit. Je danse dans ma tête, feu follet dans les phalanges, j'exulte. Ce sentiment d'ivresse, corps à corps baigné de musique.

J'ai bu ma quatrième tasse de café pur arabica. Nuage de lait dans le ciel à peu près blanc. 

Publié dans C'est subjectif

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